La caste des Méta-Barons


La caste des Méta-Barons

Scénario :   Alexandro Jodorowsky
Dessin : Juan Gimenez
Genre : Science-fiction
Année : de 1992 à 2003
Edition :      Les Humanoïdes Associés
Nombre de tomes : 8
Statut : Série terminée
Public : Tout public


La caste des Méta-Barons tome 1 La caste des Méta-Barons tome 2 La caste des Méta-Barons tome 3
La caste des Méta-Barons tome 4 La caste des Méta-Barons tome 5 La caste des Méta-Barons tome 6
La caste des Méta-Barons tome 7 La caste des Méta-Barons tome 8

L'histoire
Cette histoire se déroule dans un futur éloigné, où règne un chaos larvé et où de nombreuses factions se livrent un combat perpétuel ; le pouvoir est aux mains d'une famille d'empereurs très puissants, vivant sur une planète en or. Les Méta-Barons sont des mâles issus de la même lignée et sont considérés comme les guerriers les plus puissants de l'univers. Chaque génération de la famille comporte son Méta-Baron et la légende veut que chaque fils soit toujours plus puissant que son père, c'est pour cette raison qu'à l'âge de 16 ans le fils doit triompher de son père et le tuer en combat singulier. La mutilation est également un rite initiatique des Méta-Barons : Othon est castré, Aghnar n'a pas de pieds, Tête d'acier pas de tête, il manque une main à Aghora et une oreille à Sans-Nom.

La caste des Méta-Barons extrait 01

Mon avis
« La caste des Méta-Barons » est l’une des nombreuses séries dérivées de « L’Incal », brillante série signée par Alexandro Jodorowsky au scénario et Moebius aux dessins. L’univers créé par Jodorowsky est si énorme que, très vite, de nombreuses séries sont nées pour le compléter : « Les technopères », « Avant l’Incal », « Après l’Incal », « Final Incal », pas vraiment réussies (c’est le moins qu’on puisse dire pour certaines !). Mais « La caste des Méta-Barons » est une série où Jodorowsky a su trouver le ton juste pour créer une oeuvre mythique et épique. Cette même série connaitra elle-même des histoires dérivées avec « Castaka », « Les armes du Méta-Baron » et « Méta-Baron » qui n’arriveront jamais à égaler leur série mère et sont franchement dispensables.

Chose pratique, « La caste des Méta-Barons » peut se lire sans forcément connaitre « L’incal », même si quelques références y sont faites. Chaque tome narre donc la vie des ancêtres de l’actuel Méta-Baron (l’un des personnages importants de « L’Incal ») en commençant par ses arrières-arrières-grand-parents, à travers les discutions des deux robots serviteurs dont les délires robotiques peuvent peut-être parfois fatiguer, mais qui donnent un ton finalement plutôt sympa à une histoire très sombre, violente, voir perverse (viol, inceste, torture, humiliation, massacres, racisme, homophobie) ; de nombreux lecteurs demeurent assez hostiles aux délires trashs de Jodorowsky qui ne fait pourtant que de dénoncer la bêtise et la cruauté de l’être humain, car comme dans « L’Incal », l’être doté d’intelligence ne peut pas être bon et se condamne, quoi qu’il arrive, à la destruction. Ainsi, malgré l’esprit chevaleresque de ces chevaliers Méta-Barons, leur code de l’honneur si sacré, ils ne restent que des mercenaires fous, prêts à tuer et à exterminer des populations entières pour s’enrichir. Ces soldats sont aussi confrontés à leur propre puissance, absolue et inégalée dans l’univers, et leur ennui de la vie, dont l’aboutissement ne peut être que la mort donnée, selon la tradition, par le fils héritier qui se doit d’être encore plus puissant que son père en le tuant. Ambiance, quoi ! Et quand on parle de puissance, ce n’est pas juste réussir à décimer des armées entières, mais c’est pouvoir détruire des planètes, déchirer l’espace-temps, créer des brèches avec des univers parallèles, et anéantir des galaxies entières ; donc, très très puissants.

Après un premier tome d’introduction très bon, la série dévoile toute sa puissance à partir du tome 2 avec un point culminant grâce à des tomes 3, 4, 5 et 6 cultissimes, avant de redescendre de niveau, il est vrai, tout en restant tout à fait honorable et tellement au-dessus de la majorité des BD de science-fiction. Rarement Jodorowsky n’a réussi à se hisser si haut dans toute sa carrière. Narrativement, ce dernier a eu la très bonne idée de donner au lecteur, via les deux robots qui racontent l’histoire, des fausses pistes, ou d’envisager clairement les résolutions classiques aux obstacles que rencontrent les héros, pour aussitôt braquer à 180 degrés dans des voies narratives surprenantes, originales et toujours plus dramatiques et violentes.

Graphiquement, là où l’on pouvait s’attendre à des dessins froids, donnant un ton futuriste à l’ensemble, Juan Gimenez, tout comme le scénariste, décide d’aller à l’inverse des propositions classiques avec des dessins très organiques où même les machines, les vaisseaux, sont gluants et vivants. Des nombreuses morts sont soldées par des éviscérations sanglantes, des amputations, des décapitations, des tortures, etc., afin d’illustrer le visage de la guerre qui, même futuriste, reste la même, tue les hommes de la même manière, sans pitié ; l’être humain n’étant au final qu’un tas de viscères fragile et hideux. Enfin, Gimenez nous offre de somptueuses doubles-pages illustrant d’incroyables batailles spatiales fouillées où chaque vaisseau à son rôle à jouer, ou encore de vastes planètes à visiter et des créatures à combattre.

« La caste des Méta-Barons » est certainement l’une des oeuvres de science-fiction les plus novatrices et les plus marquantes de la BD contemporaine qui, grâce à des dessins intemporels, n’a pas pris une ride et qui continue encore de fasciner les nouvelles générations de lecteurs. Certes, l’extrême violence de certaines scènes pourra rebuter certains lecteurs, mais pour parler de la monstruosité de l’homme il faut parfois la montrer. La guerre n’est que le prolongement des ambitions politiques de l’homme, et celui-ci sera prêt à tout sacrifier pour plus de pouvoir qui à causé lui-même sa propre perte. L’homme est fou, et c’est pourtant sa folie qui lui a permis de conquérir tous les territoires qu’il a découverts.

2 commentaires:

  1. Comme tu le dis dans ton article cest un peu trop violent pour moi .enfin cest ce dont je me souviens car lu il y a plusieurs années. largement préférée l incal qui est plus soft. merci pour ton blog. pas mal de bonnes idée ☺

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  2. merci pr ce ke tu a écrit. pr moi superbe série mais et bien mieux l'orginal! ;-) blog très sympa faut mettre plus souvent à jour continu

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