Le combat ordinaire


Le combat ordinaire

Scénario :   Manu Larcenet
Dessin : Manu Larcenet
Genre : Chronique sociale
Année : de 2003 à 2008
Edition :      Dargaud
Nombre de tomes : 4
Statut : Série terminée
Public : Tout public


Le combat ordinaire tome 1 Le combat ordinaire tome 2 Le combat ordinaire tome 3
Le combat ordinaire tome 4

L'histoire
Marco a quitté Vélizy pour la campagne. Il a quitté son psy parce qu’il trouve qu’il va mieux. Il a quitté son boulot de reporter parce qu’il en a marre de photographier “des cadavres exotiques ou des gens en passe de le devenir”. À part ça, tout va bien. Il a un frère complice (rigolades et gros pétards) qui l’appelle Georges et réciproquement, à cause de John Malkovich qui disait dans Des souris et des hommes : “J’aurai un petit lapin et je l’appellerai Georges, et je le garderai contre mon cœur.” Il a des parents au bord de la mer. Un papa tout ratatiné qui oublie le présent mais se rappelle très bien la couleur de la robe de sa mère le jour de son mariage. Une maman qui s’inquiète pour lui, sa constipation, son avenir et le cancer du poumon qu’il va sûrement choper, comme le fils de Mme Bergerin.

Mon avis
"Le combat ordinaire" ou la vie ordinaire d'un héros qui n'en n'est pas un et qui est en quête, comme nous tous, d'un bonheur, même si celui-ci ne peut être que très provisoire. Simple d'un premier abord, "Le combat ordinaire" développe de nombreuses réflexions et demande plusieurs analyses car toute la force de l'oeuvre ne réside justement pas dans ce qui est exprimé clairement, mais au contraire, dans tous ce qui n'est pas dit, dans tout le background qui demeure derrière les personnages.

Les dessins eux-même, qui semblent simplistes, voir naïf, sont extrêmement précis, fins, voir sombres, brutaux, torturés, participent totalement à ce choix de l'auteur de forcer son lecteur à aller au-delà des simples états d'âme de ses personnages.

Si les trois premiers tomes reposent justement sur cette force du non-dit, des vérités qu'on n'ose pas s'avouer ou exprimer à ses proches pour tenter de sauvegarder le peu de bonheur qu'on a réussi à se créer, le quatrième tome malheureusement, rompt avec ce principe, et termine cette histoire ordinaire d'une manière trop simpliste, comme si l'auteur avait eu besoin de tout pré-mâcher à son lecteur. De plus, le discours politique prend le pas sur l'histoire des personnages, sans même créer un débat, et sans résoudre les conflits qui avaient été mis en place dans le tome précédent. L'auteur avait-il tant besoin de montrer qu'il était là ? Se serait-il désintéressé des personnages et de leur vie qu'il avait si soigneusement créé ?

"Le combat ordinaire" reste tout de même une très belle oeuvre, à découvrir en prenant le temps, au rythme des personnages et des bateaux qui naviguent dans leurs souvenirs...

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