Le dernier arpenteur des sables

 

Le dernier arpenteur des sables
titre original : Last of the Sandwalker

 

Scénario :   Joe Hosler
Dessin :   Joe Hosler
Genre :   Aventure
Année :   2015
Edition :      Cambourakis
Nombre de tomes :   one shot
Statut :   Unitaire
Public :   Tout public



Le dernier arpenteur des sables couv 1


L'histoire
À Coléopolis, il est de notoriété publique qu’il n’y a pas de vie ailleurs que dans la cité. Pourtant, un petit groupe de coléoptères obtient le droit de monter une expédition scientifique pour rechercher l’existence d’autres formes de vie. La première que l'expédition rencontre, un serpent, manque de leur être fatale. La deuxième, sans bien savoir ce qu’ils ont découverts (un squelette), déclenche l’excitation de l’ensemble de la troupe. Seul le professeur Owen, Ministre des sciences et farouche tenant du dogme en vigueur, semble circonspect. Opposé à cette équipée, il voit d’un mauvaise œil cette trouvaille et profite de la nuit pour expédier le reste de la troupe à des lieues de leur campement. Officiellement, seul survivant d’une opération vouée à l’échec, il ne sait pas que ces ex-compagnons ont plongé dans un univers fait de milles merveilles et dangers, et qu’ils espèrent bien revenir faire éclater la vérité et régler leurs comptes.
(Synopsis de O. Vrignon sur http://www.bdgest.com/chronique-6837-BD-Le-dernier-arpenteur-des-sables-Le-dernier-arpenteur-des-sables.html)

Mon avis
Voici un oeuvre méconnue mais surprenante qui met en scène des insectes. Et comme cette histoire a été pondue par un scientifique, et bien de nombreux aspect de celle-ci collent à la réalité de ces milliards de bestioles qui se baladent à la surface du sol. On peut être un peu dérouté lors des deux premiers chapitres car ce n'est pas grâces aux visages des personnages que l'on distingue les personnages, mais par leurs attributs (une casquette, des ailes, la couleur, un patte en moins, etc.). Et oui, un scarabée n'a pas de visage ! Pas forcément facile de s'y retrouver tout de suite, mais on s'y fait vite, notamment parce que les graphismes sont plutôt sympas, avec une travail très fins sur les morphologies. L'auteur a tout de même eu la bonne idée de profiter des antennes pour donner les intentions des sentiments de ses personnages.

C'est surtout au niveau du scénario que l'oeuvre devient vraiment intéressante car notre scientifique d'auteur tient à coller à la réalité en faisant par exemple systématiquement s'endormir ses créatures lorsque le froid arrive ou à les faire boire d'une manière bien différente des gentilles fourmis des dessins animés. Le rythme est soutenu avec beaucoup d'action, de l'humour et un cliffhanger en fin de chaque chapitre, ce qui permet plutôt de les découvrir à la manière des épisodes d'une série. On peut donc s'arrêter à chaque chapitre et reprendre le lendemain. Ce que je vous encourage à faire pour faire durer le plaisir et ne pas arriver à saturation car quelques situations peuvent devenir un poil redondantes par moment.

Au delà d'une histoire relativement classique par sa construction (l'exploration d'un nouveau monde), l'auteur a également réussi à construire un background narratif autours des personnages qui fonctionne et qui permet d'aller plus loin et de créer de l'empathie pour nos héros. Quelques éléments narratifs demeurent un poil maladroit cependant, mais on passe vite au-dessus grâce à toutes les bonnes idées vraiment originales qui sont racontées dans ce gros pavé agrémenté de quelques notes scientifiques et explicatives dans les dernières pages.

Sans être un chef d'oeuvre, je recommande pour toutes celles et ceux qui ont envie découvrir comment chassent les araignées, comment se défendent les chenilles, ou les états d'âmes d'un scarabée scientifique ! L'auteur y raconte les dérives politiques d'une science au service de la religion avec ses dérives, son obscurantisme, et sa nature à détruire tout ce qui n'est pas toléré par le dogme.

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