S'enfuir, récit d'un otage


S'enfuir, récit d'un otage

Scénario :   Guy Delisle
Dessin : Guy Delisle
Genre : Documentaire
Année : 2016
Edition :      Dargaud
Nombre de tomes : one shot
Statut : Unitaire
Public : Tout public


S'enfuir, récit d'un otage

L'histoire
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André voit sa vie basculer du jour au lendemain après qu’il soit enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Croyant que sa captivité ne durera pas plus d’une semaine, il endurera finalement 111 jours. 111 jours sans aucun contact avec l’extérieur, avec pour seule compagnie une pièce vide, le radiateur auquel il est attaché, et des ravisseurs qui peuvent l’exécuter à tout moment.

S'enfuir, récit d'un otage extrait 01

Mon avisVoici une œuvre, de Guy Delisle, injustement mal aimée. Moi-même, avant de l’ouvrir, j’avais quelques réticences. Et pourtant, quelle surprise ! Bien menée, intelligente, et pas du tout en ennuyante, cette BD relève le tour de force de raconter une histoire avec un homme seul, dans une pièce meublée d’un matelas, un radiateur et une ampoule, et ce, durant 400 pages. Aucun temps mort (malgré une temporalité ultra étirée) et l’on est pris plusieurs fois à se poser la question "qu'est ce que je ferais à sa place ?". Surtout que les situations sont répétitives (réveil, bol de soupe, toilette, décompte des heures, bol de soupe encore, couché) et parfois complètement ahurissantes. Le personnage, partagé entre espoirs, dépressions est bien construit, les procédés d’identification avec lui fonctionnent à merveille, tout est hyper cohérent, la pression monte progressivement pour mettre en place la dernière partie.

Il faut dire que Delisle a mis 15 ans pour arriver à construire cette histoire à partir du témoignage de cet otage. Résultat, on tient entre les mains une œuvre qui, à aucun moment, ne souffre de longueurs ou d’approximations.

Graphiquement, c'est très soigné, des dessins expressifs, sans fioritures, épurés, comme l'environnement du personnage.

Un beau témoignage qui ne fait pas dans le sensationnalisme, mais qui pose cependant pas mal de questions, et notamment celles qui évaluent le prix d’une vie. Et il est bien clair que celui-ci reste très relatif…

1 commentaire:

  1. Découvert sur votre blog.Belle découverte. Je conseille.Merci.

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