Le retour

Le retour

Scénario :		Bruno Duhamel
Dessin :		Bruno Duhamel
Genre :		Drame
Année :		2017
Edition :		Bamboo Edition
Nombre de tomes :		one shot
Statut :		Unitaire
Public :		Tout public

L'histoireSur une île volcanique imaginaire, le célèbre peintre Cristóbal meurt violemment dans un mystérieux accident de voiture. Sa notoriété et son action politique donnent à cette mort un retentissement tel que la police est contrainte d’ouvrir une enquête. Le peintre a en effet réussi à se créer une véritable collection d’ennemis parmi les investisseurs et les industriels locaux et étrangers. Un inspecteur reçoit alors la lourde charge d’aller fouiller le passé de l’un des hommes les plus puissants (trop peut-être ?) de ce morceau de lave perdu au milieu des océans.



Mon avis
Après son brillant one shot "Le voyage d'Abel", Bruno Duhamel revient avec "Le retour", un roman graphique, plus mature que le précédent, qui a fait parlé à Angoulême de lui pour ses qualités autant graphiques que scénaristiques.

Si l'on s'en tient uniquement au scénario, l'histoire se construit en flashbacks ordonnés chronologiquement de façon plutôt classique pour nous narrer la vie du personnage principal qu'il vaut mieux rencontrer en BD plutôt qu'en vrai, tant son caractère extrême devient finalement le générateur de tous les obstacles qui vont lui barrer la route de son objectif absolu : faire de l'île où il demeure, "son" île. On retrouve les sempiternelles références relatives à la construction identitaire de l'individu face au père. Mais ici, c'est fait avec finesse. L'auteur ajoute également un peu de folie artistique à tout cela, de la politique qui va devenir l'un des outils d'action de notre héros et de l'enquête policière qui finalement se révèlera être plus un prétexte à la mise en forme narrative qu'une véritable fin en soi. J'aurai aimé une investigation plus ardue, mais était-ce véritablement le but de l'auteur ? Je ne crois pas.

Graphiquement, c'est très sympa. D'un style classique, l'auteur arrive cependant à créer un véritable lieu où le personnage va errer de planche en planche, et créer de véritables points de repère au lecteur pour lui permettre d'en apprécier les évolutions au fil des décennies, avec pour point central le volcan qui surplombe l'île. On en viendrait presque à connaitre l'île.

Passionnant de bout en bout, "Le retour" mérite son nom car, comme le héros de cette histoire l'on est vite poussé à ressentir le besoin de retourner sur cette île perdue au milieu de nul par et de ressentir la nostalgie d'un lieu qui n'est plus et qui finalement ne sera jamais.