Le vieil homme qui n'écrivait plus


Le vieil homme qui n'écrivait plus

Scénario :   Benoît Sokal
Dessin : Benoît Sokal
Genre : Drame
Année : 1996
Edition :      Casterman
Nombre de tomes : one shot
Statut : Unitaire
Public : Tout public


Le vieil homme qui n'écrivait plus couv 1

L'histoire
C'est l'histoire d'Augustin et de Marianne. L'histoire d'amour de deux enfants qui se retrouvent tous les ans aux vacances, l'histoire de mort de deux adultes dans le maquis français, quand la guerre fait rage et qu'il faut choisir son camp. C’est l’histoire d’un retour sur des souvenirs qui n’auraient jamais dû être réveillées, des traites, des mesquins, de la violence, et de l’oubli.

Le vieil homme qui n'écrivait plus extrait 1

Mon avis
Sokal, le fameux auteur des enquêtes de l'inspecteur Canardo, signe ici un one shot dont la patte "Sokal" transpire dès les premières case. Car s'il y a bien un art dans lequel excelle cet auteur, c'est bien dans la création si particulière des ambiances poisseuses, crades, collantes, que l'on retrouve dans toutes ses oeuvres. Ici, Sokal s'applique à peindre la nostalgie, le deuil, les souffrances jamais refermées, en se payant le luxe de raconter la fin de l'histoire dès les premières pages de ce drame qui aurait pu être évité sans la mesquinerie des personnages qui entourent nos deux héros. En effet, ici, une belle palette des vices du genre humain sont partagés à travers tous les habitants du village : menteurs, voleurs, orgueilleux, traitres, etc. Même les héros, à part peut-être Marianne, ne sont pas épargnés. Tous pèchent, et tous paient.

Le scénario est finement mené sur trois temporalités : le présent, où l'inspecteur s'entretient avec différents protagonistes ; le passé proche, raconté lors des entretiens ; et le lointain, avec sa guerre et ses passions. Sokal y distille ses éléments pour reconstituer les histoires et les personnages suants, jusqu'au dénouement, sans forcément lever le voile sur toute l'intrigue car dans les petits villages, on ne raconte pas tout ; le seul moyen de garder un semblant d'unité lorsque celui-ci a vécu des traumatismes trop lourds pour être partagés.

Graphiquement, c'est du Sokal. De magnifiques visages qui racontent déjà beaucoup, sans avoir besoin de texte, des décors très détaillés, même si l'on pourrait regretter que certaines cases s'en dispensent pour ne laisser qu'un personnage seul, au milieu d'un aplat gris. Les noirs et blancs sont superbes, à noter qu'une version couleur existe également.

"Le vieil homme qui n'écrivait plus" est à conseiller à tous les fans de Sokal (dans ses grandes heures), aux histoires d'amour dramatiques, et celles d'une France profonde toujours en proie à ses vieux démons.

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