Blankets - Manteau de neige


Blankets - Manteau de neige

Scénario :   Craig Thompson
Dessin : Craig Thompson
Genre : Biographie
Année : 2004
Edition :      Casterman
Nombre de tomes : 1
Statut one shot
Public : Tout public

Blankets couv 01

L'histoire
Drôle d'enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d'une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il côtoie biches, renards, ours, blaireaux. En revanche, la petite ville où il va à l'école est emblématique de l'Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s'ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l'autoritarisme de son père et des brimades vécues à l'école, Craig se réfugie dans le dessin, ''plaisir frivole'' dont s'efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu'il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu'il parviendra tout de même à vivre jusqu'au bout et qu'il lui redonnera goût au dessin.

Blankets extrait 1

Mon avisAvec "Blankets" ("Manteau de neige", en français), Craig Thompson livre autobiographie sincère et touchante, en nous racontant sa première histoire d'amour, celle de l'adolescence, celle où l'on se jure fidélité, amour pour toujours, celle où l'absence fait mal, celle de la passion, avec ses douleurs et ses coups de folies.

Ici, source de culpabilité et de remise en question permanente, la religion demeure omniprésente dans toutes les questions auxquelles l'auteur va êtres confronté, et profondément impacter la relation amoureuse qui va naitre. Au-delà d'une critique binaire de l'influence de la spiritualité religieuse, l'auteur analyse également les personnes de sont entourage qui portent des valeurs lourdes, sans forcément les respecter et pointant du doigt l'hypocrisie générale qui règne autant à l'école qu'à la maison. On peut tout à fait croire en un dieu, le prier pour sa bonté, juger amour et partage, et demeurer raciste, misogyne, violent et égoïste. Tout est une question d’interprétation à laquelle l'auteur va se heurter et par laquelle il va se construire.

"Blankets" couvre une dizaine d'années de vie de l'auteur et est construit via de subtils flashbacks pas forcément chronologiques qui, plutôt que de raconter une histoire, s'entre-croise pour apporter des éléments d'appréciation quant aux réactions et aux humeurs du personnage principal qui nous livre les relations parfois touchantes avec son petit frère, souvent violentes avec se camarades d'école, compliquées avec ses parents, brûlantes avec son premier amour.

Les graphiques sont dans la droite ligne des comics indépendants du début des années 2000, noir et blanc, expressif, et techniquement plutôt abouti, l'ensemble ponctué de belles métaphores visuelles qui donnent à l'ensemble un ton poétique propre à l'univers des enfants et des jeunes adolescents.

Touchant, sensible, "Blankets" donne a entrevoir la vie et la mort d'un premier amour fort et d'une culture conservatrice encore très présente aujourd'hui chez la jeunesse nord-américaine qui donne à réfléchir sur son impact et sa transmission.

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