Après la nuit


Après la nuit

Scénario :   Richard Guerinaud
Henri Meunier
Dessin : Richard Guerinaud
Genre : Western
Année : 2008
Edition :      Delcourt
Nombre de tomes : one shot
Statut : Unitaire
Public : Pour adulte


Après la nuit couv 01

L'histoireIl fait bon vivre à Westwood City, Kansas. Les armes y sont prohibées et l’ordre règne en maitre. Tout ça grâce au shérif, Jude Stanton, et à sa réputation qui en fait une véritable légende vivante. Personne ne sait plus exactement à quand remonte la dernière fois où quelqu'un a osé le défier. Mais tous se souviennent qu'il s'appelait Jédediah Cooper… comme écrit sur sa tombe. Pourtant, Jédediah Cooper semble être revenu pour en découdre définitivement…

Après la nuit extrait 1

Mon avis
Qualifier "Après la nuit" d'un western classique serait passer complètement à côté de cette oeuvre singulière qui n'a pas eu le succès qu'elle méritait. Certes, cette BD reprend beaucoup de codes du genre (trognes bien sales, duels, saloons, alcooliques, etc.) et n'est pas exsangue de défauts. Mais elle va plus loin en proposant en quelque sorte un western psychologique où se mêlent habilement situations classiques et mystères dont les voilent se lèvent petit à petit pour nous présenter un tout complexe, en se permettant même un petit twist final très subtile qui permet de remettre en perspective toute l'histoire.

"Après la nuit" est un one shot sombre, très sombre. Violent, comme tous les westerns, mais pour une fois, sa violence ne se traduit pas avec de furieux combats au Colt avec des indiens ou de dangereux hors-la-loi prêts à flinguer tout chasseur de prime, femme ou enfant qui s'approchraient trop d'eux. Ici, la violence passe par toute l’ambiguïté malsaine qui cohabite entre les personnages. Pour une fois, le héros n'est pas celui qu'on croit, la belle cow-girl est défigurée et le shérif n'est pas un ivrogne incapable de tenir sa ville.

"Après la nuit" se construit sur les non-dits, sur des héros qui semblent être mais qui cachent plein de mensonges et de souffrances beaucoup plus sombres qu'ils ne voudraient l'admettre. Et puis il y a ceux qui voudraient exister, et qui n'existent que par la violence, car celle-ci leur permet d'avoir un but à atteindre, une fonction à leur vie : tuer, puis être tuer. C'est un peu ça la loi de l'Ouest américain et elle résonne encore furieusement aujourd'hui dans pas mal de région du monde.

Graphiquement, c'est plutôt beau. Les couleurs sont bien choisies, le découpage astucieux et certaines séquences explicites donnent une dimension encore plus glauque à cette histoire. A noter qu'une version noir et blanc existe.

L'homme est un loup pour l'homme, et cette BD le démontre une nouvelle fois. Pour public averti et fan de western dérangeant et psychologique.

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