Ces jours qui disparaissent

Ces jours qui disparaissent

Scénario :		Timothé Le Boucher
Dessin :		Timothé Le Boucher
Genre :		Drame psychologique
Année :		2017
Edition :		Glénat
Nombre de tomes :		one shot
Statut :		Unitaire
Public :		Tout public

L'histoire
Depuis quelques temps, Lubin ne va pas bien. Jeune acrobate d’une petite vingtaine d’années, un peu bohème, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier vient de s’écouler, sans qu’il n’en ait le moindre souvenir. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n’a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son "autre", par caméra interposée. Mais petit à petit, l’alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s’évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?



Mon avis
Peut-être que les dessins et les textes des premières pages pourront en rebuter certains ou certaines, mais ne vous arrêtez pas à cela, car très vite vous serez emportés dans une histoire sombre, qui laisse très peu de place à l'espoir.

Pour sa première oeuvre éditée par une importante société d'édition (Glénat en l’occurrence), Timothée Le Boucher nous livre ici un scénario extrêmement bien construit, avec des personnages attachants qui en deviennent presque vivant au fur et à mesure de se tournent les pages... et les années qui ponctuent ce drame qu'il est compliqué de raconter sans déflorer les enjeux singuliers que l'auteur souhaite nous exposer. S'il n'y avait cependant qu'un message a retenir, ce serait qu'il convient de vivre le maximum les journées qui nous sont offertes avec les gens que nous aimons, amis, famille. Le temps passe vite, très vite. Et qu'il est dure de ce réveiller un matin, de se rendre compte qu'on a passé 10, 20 années à vivre à cent à l'heure sans finalement se poser pour s'apercevoir que ce qui compte le plus, c'est le temps passé avec ses proches, et que ce temps n'est pas extensible et qu'il est perdu à tout jamais.

Graphiquement, l'auteur se cherche encore un peu mais possède déjà une patte qui laisse clairement entrevoir des inspirations "à la Bastien Vives". A voir si les choses se confirment avec son prochain livre. Les personnages sont clairement identifiables et leurs évolutions physiques se déclinent tout en douceur.

Ne vous attendez pas à sortir de cette lecture apaisé. "Ces jours qui disparaissent" laisse un goût amer dans la bouche, en nous renvoyant à nos propres égoïsmes, et nous mets face à une réalité toute simple, c'est que chaque jour nous éloigne un peu plus des autres si l'on les laisse filer. Un auteur à suivre qui nous livre ici une histoire puissante et envoutante.