Les ombres


Les ombres

Scénario :  
Dessin :
Genre : Fantastique, onirique
Année : 2013
Edition :      Phébus
Nombre de tomes : one shot
Statut : Unitaire
Public : Tout public


Les ombres couv 01

L'histoire
Une salle d’interrogatoire à la lumière crue. Une chaise, un bureau, un décor dépouillé. Tête baissée, dos voûté, une enfant demande de l’aide et doit raconter son histoir, revenir sur son passé et sur les raisons qui l’ont conduites ici. Lui et sa sœur n’avaient d’autre choix que de fuir leur terre natale mise à feu et à sang par des cavaliers sanguinaires. Effrayés et sans repères, ils ont traversé les forêts, les déserts, les villes et les mers : une véritable épopée peuplée d’êtres aussi mystérieux qu’effrayants, de l’ogre capitaliste au serpent-passeur, des sirènes trompeuses à ces ombres frémissantes et omniprésentes, comme des voix venues de l’au-delà.

Les ombres extrait 01

Mon avis
Tout ce d'abord, ce qui frappe avec cette oeuvre si singulière, ce sont ses graphismes pastels et ses personnages tout droit sortis d'un conte pour adulte, puis ses ombres qui tentent d'exister à travers les nombreux décors que vont traverser les héros. Les planches sont tout simplement magnifiques et le superbe objet, le livre en tant que tel, dans un très grand format, permet une immersion immédiate du lecteur.

A la base, "les ombres", c'est un long projet artistique que l'auteur, Vincent Zabus, a porté dans une pièce de théâtre. Frustré de n'avoir pu aller au bout de son ambition et des messages qu'il avait envie de faire passer, il s'est rapproché du talentueux Franck Meynet, dit Hippolyte. Et la BD "les ombres" est née.

"Les ombres", qui risque malheureusement de rester encore longtemps d'actualité, narre la fuite et la détresse de ces migrants, obligés de fuir leur pays en guerre et condamnés à rester des étrangers, des mal-venus partout où ils iront. Chaque nouvelle journée demeure une épreuve pour survivre. Entre la guerre, les esclavagistes, les passeurs, les éléments, et simplement la faim, rien ne leur est épargné ; pas même la possibilité d'être considérés comme des êtres humains, alors qu'ils ne demandent qu'une seule chose, être chez eux.

Et puis il y a ces ombres, les fantômes du passé, qui n'existent presque plus pour personne, à part les survivants qui osent raviver leur souvenir. Oui, "oser", parce que parler de sa région, de sa pauvreté, de sa spiritualité, de là où l'on vient ne fait pas bon genre pour les beaux pays, les pays d'en haut, ceux qui "accueillent". Et pourtant, ces ombres font partie de l'identité de ces réfugiés. Ce sont leur père, leur mère, leurs amis et famille. Les oublier, c'est s'oublier soi, et s'oublier soi, c'est ce que demandent les terres d'accueil finalement hostiles et insensibles à la détresse.

"Les ombres" est une oeuvre sombre et tristement d'actualité qui est évidemment à conseiller aux lecteurs sensibles au sujet, mais également à celle et ceux qui sont en écho avec les langages poétiques et l'onirisme.

1 commentaire:

  1. Lu il y a quelques années. Très belle bd mais c vrai très triste.mais merci, cela m'a donné envie de la relire.

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